A l’extérieur
La petite taille des débris qui ont été retrouvés devant le Pentagone peut s’expliquer par la pulvérisation de l’avion lors du choc avec la façade renforcée. Même si la comparaison ne tient pas forcément, on peut se faire une idée du niveau de destruction sur la vidéo suivante avec un avion F4 Phantom.
Cette pulvérisation et l’éjection de petits débris est visible sur les images des caméras de surveillance, qui font l’objet du chapitre 5.7.
On constate l’atterrissage de fragments non identifiables, mais dont l’éjection est tout à fait concomitante avec l’explosion, à plus de 150 m du lieu de l’impact.
La photo de Mark Faram
Cette image du Navy Times a été très largement diffusée par Associated Press en réponse à la polémique déclenchée par le livre de Thierry Meyssan. Elle est présentée par de nombreux journaux comme une preuve du crash du vol 77 d’American Airlines sur le Département de la Défense.
Le Monde du 21 mars 2002, a exhibé cette photographie du « débris » comme une preuve, sur une page consacrée entièrement à l’affaire (page 23, voir aussi l’éditorial page 18).
Ce montage semble montrer qu’elle pourrait effectivement correspondre à une partie du fuselage d’un avion d’American Airlines.
Tentative de reconstitution de la provenance du débris |
Cependant, ce montage, qui a été critiqué, reste une pure spéculation et ne constitue par une preuve de la provenance du débris.
Du reste, il est intéressant de constater l’embarras d’Hervé Kempf, journaliste au Monde et auteur d’un article défendant la version officielle sur le plateau de + Clair, sur Canal Plus face à Thierry Meyssan :
Daphné Roulier : « Si je puis me permettre, je crois, Hervé Kempf, que vous n’étiez pas d’accord avec l’explication de cette photo.
Hervé Kempf : « Alors, c’est très intéressant que M. Meyssan cite cette photo et ce qu’il en dit est exact. C’est à dire que je suis d’accord avec lui et il y a eu un débat au sein de la rédaction du Monde – parce que la rédaction ce n’est pas monolithique. Et personnellement, avec d’autres journalistes, j’étais opposé à la publication de cette photo qui était présentée comme un élément de preuve. Vous avez tout à fait raison de signaler que ce n’est pas un élément de preuve et que c’est présenté de façon à faire croire « Ah ! Vous voyez bien que M. Meyssan a tort puisque voilà un débris avec un morceau d’avion ». Si on lit attentivement cependant la légende, on verra qu’il n’y a pas d’ambiguïté [1].
Par ailleurs, un morceau de la queue de l’avion se serait également retrouvé dans la voiture de P. Elgas, témoin de l’attaque (dont le récit fait apparaître de multiples étrangetés ainsi qu’il a été évoqué ici, comme le fait qu’elle n’aurait pas réalisé la présence de cette pièce dans son véhicule avant de rentrer chez elle).
Un morceau d’aile s’est également retrouvé entre les mains de Aziz El Hallan, témoin mystérieux et hautement douteux, qui l’a présenté au JT de CBS à 16h le jour même.
Le journal Popular Mechanics, dans sa tentative de discréditer la contestation de la version officielle, présenta le témoignage de Allyn E. Kilsheimer, qui était le premier ingénieur en structure sur les lieux de l’attaque, vers 17h00 GOLDBERG ET AL., 2007, PP. 100]
« J’ai vu les marques des ailes de l’avion sur la façade du bâtiment. J’ai ramassé des morceaux d’avion avec des identifications de la compagnie d’aviation sur eux. J’ai tenu de ma main la queue de l’avion et j’ai retrouvé la boîte noire »
Cependant, ce témoignage, après analyse, dessert l’intention de Popular Mechanic. En effet :
- Où est passée la queue de l’avion qu’il prétend avoir tenue de sa main ? Pourquoi n’a-t-elle jamais été montrée pour faire cesser les polémiques alors qu’elle était bien plus parlante que le débris « Faram »
- Qui peut tenir la queue d’un Boeing 757 dans sa main ?
- Comment a-t-il pu observer des traces de l’impact des ailes vers 17h00 alors que la façade s’était effondrée ?
- Et surtout, comment a-t-il pu retrouver la boîte noire (ce qu’il confirma ici), alors que celle-ci a été officiellement retrouvée plus de 3 jours plus tard ?
[1] La légende ne présente effectivement aucune ambiguïté, mais dans le sens inverse que celui suggéré par Kempf :
« Cette image a été prise par un photographe militaire du Navy Times, le 11 Septembre 2001. Selon l’agence Associated Press (AP), qui la diffuse, la photo montre un débris de l’avion sur l’héliport ouest du Pentagone. AP précise que des morceaux ont été éparpillés par le choc jusqu’à l’autoroute avoisinante. Il s’agit de l’un des rares documents disponibles dans les agences photographiques. Mark Faram, l’auteur du cliché, a confirmé son authenticité au Monde, mardi 19 mars. »