A l’intérieur et devant le trou
En réalité, la majorité des débris ont été retrouvés à l’intérieur du bâtiment ou immédiatement à l’entrée.
Cette photo, largement présentée comme pièce à conviction, montre le rotor d’une turbine. Une controverse technique sur la nature de la turbine en question (et des aéronefs en étant équipés) est rapidement apparue. Pour le site Aerospaceweb, cette turbine provient sans aucun doute d’un Boeing 757. En revanche, pour le commandant Brunel, co-auteur de l’Effroyable Imposture, « rien ne permettait de faire la différence entre ce débris et celui qui serait venu du turbopropulseur d’un missile de croisière de type AGM 89 »
« Ce n’est pas une pièces d’un moteur Rolls Royce que je connais » John W. Brown, porte parole de Rolls Royce[1]
Or selon Aerospace.web, le modèle de la série de turbines RB211-535E4B à trois étages de chez Rolls-Royce est celui qui a été choisi la compagnie Airlines, et non son concurrent,une turbine de la famille PW2000 de Pratt & Whitney. Comment expliquer que le porte parole de Roll Royce ne le reconnaisse pas?
Un détail semblerait confirmer cette différence :
Cette photo a été prise lors d’une vente aux enchères d’un moteur Rolls-Royce RB211-535. | zoom de la pièce retrouvée devant le Pentagone |
Ces pièces, censées être les mêmes, diffèrent par le nombre d’aiguilles de fixation sur le cercle central: 24 à gauche, 48 à droite
La pièce retrouvée serait plus proche de celle ci :
Selon le site: http://rense.com/general69/91185.htm ce disque viendrait du
compresseur frontal d'un turbocompresseur Pratt & Whitney JT8D
Or ce moteur équipe d’anciens avions d’American Airlines, Boeing 727, ou encore McDonnell Douglas, mais pas celui du vol 77..
D’autres éléments indiquant la présence d’un aéronef ont également été retrouvés.
Roue | Partie de la tuyère |
Train d’atterrissage | Pièce présentée au procès de Moussaoui |
La dernière pièce en particulier est intéressante : elle serait le stator de la turbine basse pression du moteur Rolls Royce. Cette pièce est constituée de 16 aubes décalées de 22.5° , dont une figure en rouge ci dessous pour plus de clarté (schéma constructeur complet ici).
turbine RB211-535E4B à trois étages de chez Rolls-Royce
Un aggrandissement de la photo de la turbine présentée au procès de Zacharias Moussaoui permet de repérer ces aubes, qont été tordues et partiellement arrachées par l’impact (stator vane sur la photo ci-dessous) :
Problème : les aubes sont décalées de 30° et ne sont pas 16, comme sur le modèle mais 12, ce qui rend l’origine de la pièce incompatible avec le moteur Rolls Royce.
Mais si les pièces retrouvées ne viennent pas du moteur RB211-535E4B à trois étages de chez Rolls-Royce équipant les Boeing 757 d’Americain Airlines, alors d’où proviennent elles? La encore, la question n’est pas tranchée..
Ainsi Barbara Honegger, journaliste spécialiste des affaires militaires, prétend qu’elles appartiennent à un moteur de A3 Skywarrior.
D’autres encore y ont vu le moteur d’un Global Hawk, dont le nombre d’aubes est effectivement de 12, comme le prouverait cette photo :
comparaison débris Pentagone/stator de turbine AE2007 Rolls Royce
Les témoins
La compilation d’Arabesque recense 27 témoignages relatifs à des débris d’avion.
L’analyse de ces 27 témoignages montre que 6 ne sont pas indépendants et ont donc été éliminés par précaution.
Sur les 21 restants, seuls 13 sont des témoignages directs, les 8 autres étant des récits repris par des journalistes qui, dans certains cas, ont seulement contextualisé la version officielle :
Ex :
« A un moment, une colonne de 50 officiers du FBI ont marché épaule contre épaule à travers les terrains sud du Pentagone, ramassant les débris et les stockant dans des sacs bruns » [Washington Post, 9/12/01]
Sur ces 13 témoignages, seuls 6 ont identifié avec certitude les débris comme provenant d’un avion, les autres s’étant uniquement basées sur le récit de la VO.
Ex :
« Marchant lelong de Fort Meyer Drive, une piste cyclable, vous pouviez voir des morceaux de l’avion ». Washington Post.
On voit que l’analyse plus détaillée des témoignages permet de relativiser la première impression causée par la présentation du nombre de témoins ayant reconnu des débris d’avion. De plus, il est frappant de constater que sur plus de 1000 photos disponibles à l’intérieur du Pentagone, aucune ne montre ni siège, ni bagages.
Les éléments suffisent-ils à prouver que ces débris ne proviennent pas du vol 77, et que par conséquent c’est autre chose qui a frappé le Pentagone ? Apparemment non, et même si les discussions sont vives, la prudence nous incite à ne pas tirer de conclusion hâtive. Cette question agitant de nombreux chercheurs depuis plus de 8 ans, il est probable que si des preuves définitives étaient apparues, le débat aurait été clos depuis longtemps.
[1] Cependant, en tant que porte-parole non technicien, il n’est peut-être pas le plus habilité à s’exprimer sur la question.