… mais peut-être pas assez mauvais
D’autres pilotes, tels George Williams (New American, 02/02/2005) ou Joe d’Eon (Salon, 19/05/2006), ont affirmé que le vol réalisé par Hani Hanjour était compatible avec ses compétences de pilote.
Marcel Bernard, professeur de Hanjour au CFI, a également déclaré que son élève était capable d’avoir réalisé la manoeuvre. [1]
Ces affirmations contradictoires survenues sur le tard ne sauraient suffire à écarter les autres témoignages, apparus spontanément par des experts tout à fait crédibles dont certains connaissaient bien les compétences des présumés pirates, soulignant la nécessité d’une investigation supplémentaire pour clarifier ce sujet.
Les défenseurs de la version officielle font état d’une expérience réalisée par la télévision danoise dans laquelle des pilotes peu expérimentés ont réalisé la manoeuvre d’approche du Pentagone pour les besoins d’un documentaire à charge contre le « mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre ».
Cette expérience présente cependant les défauts suivants :
● Elle a été réalisée dans un simulateur non certifié, conçu pour un autre avion.
● M. Ruigrok, le pilote du simulateur, est présenté comme inexpérimenté. Cependant, il travaille pour le Laboratoire National d’Aérospatial, et s’il n’a pas d’expérience réelle de vol, il a potentiellement une bonne pratique des simulateurs. Il est révélateur que le laboratoire se refuse depuis à répondre aux questions posées par Pilots For Truth.
● Elle n’a pas intégré les mêmes données de vol que celles fournies par les boîtes noires de l’avion fournies par le NTSB [2]. La vitesse de l’avion, par exemple, était inférieure de 50km/h à celle fournie par les boîtes noires.
● Le système anticrash était déconnecté.
● Elle ne semble pas avoir reproduit le vent latéral de 10 nœuds qui a rendu l’approche finale plus compliquée (données météo de l’aéroport Reagan, situé à 2km au sud-est)
● Les obstacles topographiques de l’approche finale n’étaient pas reproduits.
● L’avion simulé n’était pas un B 757.
● Le simulateur utilisé, selon l’aveu de Frank Vos (dont la fonction au sein du LNA n’est pas claire – il semble être le chargé de communication du laboratoire) n’est pas certifié pour permettre la comparaison avec des manoeuvres de vol en situation réelle.
Cette expérience ne constitue donc pas une preuve définitive de la faisabilité pour Hanjour de la manoeuvre qui lui est attribuée.
Pilotage automatique ?
L’utilisation du pilotage automatique (notamment du mode de pilotage intuitif appelé CWS dont le 757 est équipé), en appui du pilotage manuel pour lequel Hanjour avait quelques maigres connaissances pourrait, avoir fourni le contrôle suffisant pour se rapprocher de la cible.
Les données fournies par les boîtes noires suggèrent que Hanjour a mis en marche le pilotage automatique, avant de le couper par deux fois. Et le NSTB reconnaît qu’après le point F sur la figure ci-après, et notamment pendant toute la phase finale, aucun mode de pilotage automatique n’a été enclenché. La manœuvre finale, la plus acrobatique, a donc été réalisée manuellement.
Ce graphique est extrait du Flight Path Study.
Les fluctuations rapides de l’altitude après les points E et F sont conformes avec l’idée que l’avion était aux mains d’un pilote inexpérimenté, mais capable de brancher et débrancher par deux fois le pilotage automatique. Ce dernier point semble avoir laissé sceptiques des employés de United Airlines interviewés par la commission d’enquête sur le 9/11 qui ont affirmé qu’ « effectuer des changements sur le pilotage automatique est quelque chose pour lequel les pilotes n’ont probablement pas été entraînés et n’étaient pas capable de le faire. Même un pilote expérimenté de UA, qui enseigne comment le faire, dit qu’il doit à chaque fois se concentrer avant de faire de telles corrections pour se souvenir comment rentrer les changements ».
Ces dernières réserves pourraient également laisser penser que l’avion a été piloté à distance, thèse détaillée au §8.3.
Ces courbes prouvent également que Hanjour n’a pas été assisté par le pilotage automatique dans la phase la plus complexe de la manœuvre qui lui est imputée.
[1] Mais alors, pourquoi lui refuser de louer un Cessna 172 ?
[2] Et comment le pourrait-elle, puisqu’elle fut réalisée avant la déclassification des fichiers issus de celle-ci