La vitesse d’approche

Pour un 757-200, la Vmo (vitesse maximum opérationnelle) est de 350 KIAS, soit 648 Km/h.

De plus, à chaque manœuvre correspond une vitesse idéale. Ainsi, la maitrise de la pente de descente pour se mettre dans l’axe d’un terrain est fixée à 220 KIAS (environ 405 Km/h).

Cette vitesse optimise les qualités de l’avion à répondre aux manœuvres nécessaires à sa mise en ligne avec la cible qui est matérialisée par les marques de l’entrée de piste.

 

La vitesse d’approche finale enregistrée par les boîtes noires de l’appareil est de 855 km/h, soit bien au-dessus des vitesses maximales opérationnelles. A cette vitesse, la maîtrise de l’appareil, même si elle n’est pas impossible, semble très problématique et peu compatible avec les capacités de pilotage d’Hani Hanjour d’une part, et la précision de la manœuvre d’autre part.

 

Cependant, certains éléments montrent que la vitesse était inférieure à celle indiquée par les boîtes noires.

D’une part, selon les compte rendus fournis au CIT par Sean Boger, contrôleur aérien dans l’héliport du Pentagone, et par William Middleton Sr, employé au cimetière national d’Arlington, l’avion a mis entre 10 à 15 secondes pour atteindre le Pentagone, ce qui – si ces estimations se vérifiaient – prouverait que la vitesse réelle était plutôt de l’ordre de 500 km/h.

 

Cependant, la subjectivité de ces éléments entache cette réévaluation de la vitesse. En revanche, les données fournies par le RADES sont plus significatives.

Ces données ont été analysées sur les 8 derniers échos radars, qui s’étalent sur les 80 dernières secondes et montrent les éléments contradictoires suivants :

  • sur l’ensemble de cette période, la vitesse moyenne est de 530 km/h
  • sur cette période, la vitesse est restée comprise entre 460 et 610 km/h, soit plus de 200 km/h sous la vitesse finale fournie par les boîtes noires
  • la vitesse semble subir, sur la base des données disponibles, une décélération, et non une accélération, comme indiqué par les boîtes noires