L’effet de sol
L’effet de sol est un phénomène de portance d’une surface spécifique d’un appareil à proximité du sol. Dans le cas de la manœuvre supposée, cet effet a dû imprimer au Boeing 77 une poussée verticale importante, qui a dû rendre la manœuvre très problématique, voire impossible, pour Nila Sagadevan, ingénieur en aéronautique et pilote qualifié d’avion lourd :
Pourquoi un tel vol aussi bas est impossible aérodynamiquement ? Parce que les forces de réaction de la couche d’air couplée aux effets de compressibilité des vortex créés n’ont tout simplement pas pu permettre à l’appareil de descendre en dessous de la moitié environ de son envergure
D’après lui, l’avion n’aurait même pas pu descendre aussi bas à cette vitesse.
Cette assertion est reprise et illustrée par le commandant Claudio Galatovi, pilote d’Alitalia dans ce reportage.
Cependant, le site aerospaceweb.org, plateforme de vulgarisation scientifique dans les domaines de l’aérospatiale et de l’aérodynamique, et un certain nombre de pilotes contestent ces affirmations. Selon eux, l’effet de sol étant créé par un angle d’attaque assez élevé, il est principalement observé pour les faibles vitesses d’approches.
Une trajectoire avec angle d’attaque faible ou nul, quelle que soit sa vitesse, serait peu affectée. Les auteurs affirment également que Hani Hanjour, pilote faiblement entraîné, aurait néanmoins pu s’adapter aux contraintes posées par l’effet de sol, en utilisant les différents ailerons des ailes et des stabilisateurs arrière et en s’appuyant sur l’aide fournie par les systèmes d’autopilote installés sur le Boeing[1].
Cette vidéo prouverait que l’effet de sol ne devrait pas être un problème.
Là encore, pas facile d’arbitrer ce débat technique. Il apparaît néanmoins que cet effet de sol a rendu l’approche finale encore un peu plus difficile, ce qui rend l’exploit présumé de Hani Hanjour encore un peu plus remarquable.
[1] On a cependant vu que le pilote automatique a été déconnecté bien avant l’approche finale