Ces défenses, info ou intox ?
Ces indications sont cependant contredites par certains éléments, apportés par le site 911Myths qui présente les deux assertions suivantes :
- Des zones P56 (A et B) existent bien, mais le Pentagone n’est pas (et ne peut pas être) inclus dedans
- Si un avion rentrait dans l’une de ces zones, il ne serait pas abattu
Examinons la première affirmation :
Selon 911 Myths, la zone P56 est effectivement divisée en 2 zones A et B :
- La zone P-56A couvre la zone du Lincoln Memorial (Rock Creek Park) à l’est du Capitol (Stanton Square)
- LA zone P-56B couvre environ 1 mile nautique (soit 1,85 km) autour de l’Observatoire Naval sur Massachusetts avenue.
Le Pentagone ne serait donc pas inclus dans cette zone. À l’appui de cette assertion, 911 Myths présente la carte suivante (datée de Mai 2009), provenant du site de la FAA :
Il est vrai que la barrière de sécurité invisible ne pourrait fonctionner pour le Pentagone, en raison de la présence voisine de l’aéroport Ronald Reagan.
Cet aéroport, et la direction de la piste principale, qu’on distingue sur la photo ci-dessus, impliquent effectivement que des avions commerciaux (sans transpondeurs militaires) passent en permanence à proximité du Pentagone. Cela est cohérent avec les propos de Sean Boger, contrôleur aérien de l’héliport du Pentagone, interviewé par le CIT (6’45’’) :
(Quelques secondes avant le crash, il commentait les 2 premiers impacts sur les Tours Jumelles avec sa collègue) :
Je lui dis que j’étais surpris qu’aucun avion ne se soit jamais écrasé sur le Pentagone. Et j’ai dit que je ne parlais même pas d’une attaque terroriste, mais vous savez, le Pentagone est si proche de l’aéroport national. On pouvait sortir de la tour de contrôle, regarder les avions passer et même lire sous le fuselage… les numéros sous les avions. Cela donne une idée de la proximité des avions.
Il semble donc que la première affirmation de 911 Myths soit confirmée.
Examinons maintenant la seconde assertion :
Sur un site de formation au pilotage, les sanctions appliquées aux appareils qui pénètrent la zone P56 sont décrites comme telles :
- Les contrôleurs de l’aéroport Reagan vont remplir un Pilot Deviation Report, décrivant l’incident, les qualifications du pilote et des informations personnelles
- Ils joindront un enregistrement de toutes les conversations entre le pilote et les contrôleurs aériens, et un relevé des enregistrements radars
- Ils enverront le tout au Flight Standard District Office (FSDO), dépendant de la Federal Aviation Agency qui initiera les actions répressives si nécessaire
Ces procédures semblent effectivement sous-entendre qu’aucune décision d’abattre un avion rentré dans la zone P56 ne sera prise en cas de viol de ces zones. D’ailleurs, les dizaines de précédents survenus entre 2003 et 2004 cités par le Washington post n’ont pas donné lieu à des réponses militaires[1].
Cette seconde affirmation est donc également pertinente. Les éléments développés ici semblent montrer que le Pentagone n’est pas protégé par une zone de restriction aérienne, ce qui paraît étonnant.
Au vu de la faible quantité de la documentation disponible, il convient cependant de conserver un doute sur une telle vulnérabilité. Peut-on imaginer que le cœur névralgique de la plus puissante armée du monde au monde ne comporte aucun mécanisme de défense ?
Petit rappel :
À Washington se trouvent : la Maison Blanche, le Capitole, la Cour Suprême, la Réserve Fédérale, la Banque Mondiale, le FMI et le FBI.
A Arlington, le Pentagone, le siège de la Drug Enforcement Administration & de l’United States Army Space and Missile Defense Command (ainsi qu’à Alexandria, Virginia, au sud-ouest de Washington, 11 km).
Au nord-est de Washington DC, à environ 35 km, se trouve Odenton, Maryland, à côté duquel se trouve Fort George G. Meade, siège de la NSA.
Au nord-ouest de Washington DC, à environ 13 km, se trouve Langley, siège de la CIA.
Au sud de Washington, à environ 22 km, Fort Belvoir, Virginia, où est situé le HQ de l’United States Army Intelligence and Security Command, l’une des 16 Agences de Renseignement US.
À Washington DC, basé à Bolling Air Force Base, le Defense Intelligence Analysis Center (DIAC), et à Fort Detrick, Maryland, à 72 km au nord-ouest de Washington DC, le National Center for Medical Intelligence (NCMI) et le labo P4 de l’USAMRIID (U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Diseases).
À Quantico, Virginia, sur le Potomac, à environ 47 km au sud-ouest de Washington DC, le Marine Corps Intelligence Activity (MCIA), une autre des 16 agences de renseignement US.
A Bethesda, Maryland, à environ 20 km au nord-ouest de Washington DC, se trouve la National Geospatial-Intelligence Agency, une autre agence du renseignement.
À Suitland, Maryland, à une dizaine de kms au sud-est de Washington se trouve le siège de l’Office of Naval Intelligence (ONI),
A l’ouest de Washington DC, à environ 35 km, à Chantilly, le siège du NRO.
Est-il raisonnable d’imaginer que toutes ces institutions de pouvoir pourraient être laissées sans défense ?
En ce qui concerne les batteries anti-aériennes du Pentagone, John Lester, le directeur de DPD, l’agence en charge de la sécurité du Pentagone avait déclaré peu après 9 :03 à l’assistante du Army Deputy Administrative que le Pentagone n’avait aucun équipement capable de le protéger contre une attaque suicide. [Goldberg et al., 2007, pp. 152] . Cette information est confirmée par le contenu d’un reportage CNN, qui rapporta qu’en septembre 2002, des lances missiles ont protégé la capitale pour la première fois depuis la crise des missiles de Cuba en 1962, suite à l’élévation des niveaux d’alerte.
[1] Cependant, ces procédures s’appliquent à un avion ayant conservé son transpondeur allumé, ce qui n’était pas le cas du vol 77.